Dissolution… Prenez garde ! Solidarité avec la Jeune Garde Antifasciste.
Dissolution… Prenez garde !
Solidarité avec la Jeune Garde Antifasciste.
C’est avec un profond dégoût mais non sans surprise que nous avons appris la dissolution de la Jeune Garde Antifasciste. Une fois n’est pas coutume voici une promesse tenue par un exécutif dont le zèle en termes de répression et de casse sociale n’a d’égal que son laxisme concernant le respect du droit et des libertés. Sous les projecteurs de cette décision se pavane un Retailleau dont le numéro cache mal les souffleurs qui s’époumonent en coulisse : le Rassemblement National et ses alliés de la droite réactionnaire.
Cette dissolution est un symptôme de plus de la maladie autoritaire qui purule sur la carcasse de ce gouvernement mort vivant. Aux antipodes de ce cadavre l’antifascisme, lui, vivra.Il vivra car il vit dans les corps vivants parmi lesquels le nôtre, celui des enseignantes et enseignants, des CPE, AED, AESH, AS, PsyEN et personnels administratifs qui formons toutes et tous ensemble ce grand corps vivant des personnels de l’Éducation Nationale et dont le cœur ne battra jamais au rythme du bruit des bottes ! Il vivra car nos syndicats représentatifs veillent, conformément à l’esprit ouvert et humaniste de notre profession, à animer un collectif de Vigilance et d’Initiatives Syndicales Antifascistes (VISA).
Malgré cet espoir dans l’avenir progressiste et dans l’antifascisme il n’en reste pas moins que la dissolution de la Jeune Garde est un coup mesquin et dangereux. Depuis 2018 la CGT Educ’Action du Rhône travaille activement avec la Jeune Garde dans le cadre du collectif « Fermons les Locaux Fascistes ». L’extrême droite la plus violente avait alors pignon sur rue et terrorisait impunément, en plein jour, des militant·e·s ciblé·e·s aux simples riverains, sélectionné·e·s celleux-ci sur des critères racistes, homophobes, misogynes etc. Par un travail unitaire de longue haleine et en ravivant l’espoir chez les lyonnais·e·s la Jeune Garde est parvenue, avec l’ensemble des organisations du collectif, à faire fermer un à un ces locaux où se réunissait les groupuscules fascistes avant et après leurs expéditions terroristes et où ils recevaient leur formation idéologique haineuse.
Notre syndicat représentatif des professionnels de l’Éducation Nationale refuse de mettre fascisme et antifascisme sur un pied d’égalité dans une rhétorique aussi creuse que mensongère. Nous ne pouvons pas envisager une seule seconde que soient mis sur un pied d’égalité des militant·e·s antifascistes marchant dans le sillon de celles et ceux qui firent, au siècle dernier, l’honneur de notre pays avec des brutes claquant leurs bottes sur la route sanglante de ceux qui en firent le déshonneur.
En tant que syndicat représentatif des personnels de l’Éducation Nationale, nous ne pouvons accepter que soit dissoute une organisation se posant en digue, en rempart, face à une montée de l’extrême droite et de ses violences desquelles nos élèves sont systématiquement les premières victimes quand ils n’en sont pas les auteurs des suites d’un embrigadement auquel le gouvernement semble laisser libre cours.
Ainsi nous nous opposons catégoriquement à la dissolution de la Jeune Garde et invitons nos adhérent·e·s à rejoindre les actions de solidarité.
La CGT, membre fondatrice du Conseil National de la Résistance au temps de l’occupation nazie et de la collaboration fasciste, ne laissera jamais un millimètre de terrain à l’extrême droite.
Lyon, le 18 juin 2025