Non à la privatisation de la gestion des remplacements. Des moyens pour les personnels administratifs !
Depuis septembre 2022, c’est désormais 16 départements qui utilisent l’application privée ANDJARO pour gérer les
affectations des personnels remplaçants dans le premier degré. Une fois de plus, l’extension d’un tel dispositif s’est
faite à marche forcée sans qu’aucun bilan des premières expérimentations réalisées dans la Somme, le Lot ou la
Charente-Maritime ne soit réalisé.
Cette application doit permettre la mise en relation directe des écoles ayant besoin de personnels de remplacement
avec les collègues remplaçant·es, via leur téléphone, et sans passer par les services académiques traditionnellement
chargés de la gestion des absences. Selon la start-up et le ministère de l’Éducation nationale, cette application serait
donc un « outil facilitateur » pour les remplaçant·es et les personnels administratifs...
Pour la CGT Éduc’action, un tel outil vise surtout à rentabiliser la gestion des personnels et à gérer la pénurie en
personnels dans les services administratifs, tout en éditant au plus vite des statistiques de gestion. Mais, selon
nous, externaliser et privatiser une partie des missions de l’État reste une mauvaise chose pour les services publics,
les usager·ères et les personnels.
D’autre part, cette pratique s’attaque à la gestion humaine des ressources en personnels. Les collègues n’auraient
plus d’interlocuteur·trices pour discuter et organiser leur service. Si les personnels administratifs semblent être
allégés d’une part de leur travail (afin d’être sollicités pour d’autres tâches…), cette charge va obligatoirement être
versée aux directeur·trices des écoles qui auront à établir les besoins, à remplir la plateforme pour solliciter des
remplaçant·es et à déclencher le versement des ISSR et indemnités kilométriques. Si cela va considérablement
augmenter leur charge de travail, c’est surtout inacceptable car cela ne relève en rien de leurs missions.
Enfin, cette pratique interroge sur les obligations réglementaires de service des personnels remplaçants. En effet,
afin de pouvoir répondre « aux offres d’emploi proposées aux collaborateurs » (termes utilisés par l’application…),
les collègues devraient obligatoirement être détenteur·trices d’un smartphone et l’utiliser en tant qu’outil de travail
professionnel. La CGT Éduc’action rappelle que cela est impossible et non réglementaire. Les personnels n’ont
aucune obligation vis-à-vis de ce moyen de communication, comme c’est le cas pour les directeur·trices. Ils·elles
restent joignables par le téléphone administratif de leur école de rattachement, leur courriel professionnel ou leur
numéro volontairement donné à l’administration. Cette dernière ne peut donc en aucun cas leur imposer cette
application. Et notre organisation y veillera.
C’est donc pour toutes ces raisons que notre organisation condamne le recours à cette application de gestion par
de très nombreux services académiques et plébiscitée par le ministère.
Dans ces conditions, et parce que la situation des personnels remplaçants est particulièrement difficile en cette
rentrée (affectations à l’année, turn-over pour boucher des trous…), la CGT Éduc’action rappelle que l’amélioration
de la gestion des remplacements passe obligatoirement par une mesure simple et efficace : recruter massivement
des personnels statutaires permettant à la fois la reconstitution des viviers de remplacement et augmenter
significativement le nombre de postes administration de gestion dans les services académiques. Toute autre
tentative du type ANDJARO est une attaque inadmissible contre le service public d’Éducation.
Mission confirmée
Le manager de l’établissement