Interpro Egalité femmes-hommes Lutte contre les discriminations

 Élections présidentielles et législatives : pas une voix pour l’extrême-droite !

 

Déclaration de la CGT

Pas une voix du monde du travail pour l’extrême droite !
Le progrès social comme seul objectif

Les réalités de la vie des travailleuses et travailleurs de ce pays, des jeunes, des privé.es d’emploi, des retraité.es, ont émergé difficilement dans un débat politique qui a tourné en boucle autour des thèmes imposés par l’extrême droite. La vie chère, les luttes et les mobilisations ont permis de parler salaires, pensions, emplois, conditions de travail. La première préoccupation de la population est de savoir comment remplir le réfrigérateur, faire le plein de la voiture, trouver ou garder un emploi, se projeter vers l’avenir malgré la précarité et les conditions de travail difficiles.
Le taux d’abstention de 26 % du premier tour des élections présidentielles est inquiétant et révélateur de la difficulté pour une part importante de la population de penser que la vie quotidienne pourrait s’améliorer grâce à cette élection.
La situation est grave, en France l’extrême droite est aux portes de l’Elysée.
Le gouvernement et le président sortant portent une lourde responsabilité sur la perte de sens du débat politique et la banalisation des idées d’extrême droite. Le mépris du président, des ministres et des élus de l’actuelle majorité, pour la population de ce pays, s’est manifesté tout au long du quinquennat, dans les paroles comme dans les actes.

Déclaration intersyndicale contre l’extrême droite

Nos valeurs, en tant que professionnel·les de l’éducation, sont à l’opposé de l’extrême-droite.

En effet, nous sommes :

POUR l’héritage des Lumières, la raison, les valeurs républicaines, la laïcité
CONTRE l’obscurantisme, l’exaltation des préjugés et des divisions.

POUR la tolérance et le vivre-ensemble
CONTRE le racisme, l’antisémitisme, les LGBTIphobies, le sexisme et toutes les discriminations

POUR une école de l’égalité, la liberté pédagogique, l’émancipation des élèves
CONTRE une école rétrograde, ségrégative et excluante

L’extrême droite a une vision réactionnaire et antirépublicaine de l’école : la mise en œuvre de son programme aurait des effets terribles. L’extrême-droite ne condamne jamais l’insuffisance des moyens, ni ne parle de la dégradation des conditions de travail. Jamais elle ne porte un regard critique sur les inégalités scolaires et sociales des élèves qui n’ont cessé de se renforcer. On ne trouve rien dans les programmes d’extrême droite qui permettrait de résoudre les fragilités actuelles du système éducatif. En revanche, voici quelques aspects qui ressortent des interventions des candidat·es d’extrême droite ou de ce qui est d’ores et déjà mis en œuvre dans des municipalités tenues par l’extrême droite :

• Un enseignement organisé autour d’un objectif politique passéiste, et rétrograde : concourir « par tous moyens, chez ceux à qui il est destiné, à faire naître, développer et affermir les sen­timents patriotiques et la conscience de l’unité nationale » (proposition de Loi de M.Le Pen, février 2021)
• La mise sous surveillance des personnels et des pratiques pédagogiques : l’extrême-droite veut un « plan de contrôle des enseignements », qu’elle suspecte d’être « utilisés à des fins idéologiques » (Plan Le Pen pour les banlieues) « Nous chasserons des classes de nos enfants le pédagogisme, l’islamo gauchisme, et l’idéologie LGBT » (Discours de Zemmour, Villepinte, 5 décembre)
• Des programmes et des horaires réduisant la diversité des domaines d’étude et réorientés vers l’exaltation nationaliste : « réserver la moitié du temps d’enseignement au français » en primaire (programme de M.Le Pen, 2017), mise en place d’un « roman national » à visées identitaires au lieu d’un enseignement scientifique de l’Histoire (Programme du RN).
• Lecture révisionniste de l’histoire (« Pétain a sauvé des juifs français » pendant la guerre. E Zemmour (CNews 2019)
• Mesures antisociales, ciblant les populations défavorisées : fin de la gratuité des transports et de la cantine pour les familles pauvres, suspension des allocations familiales en cas d’absentéisme
• L’école selon Zemmour « ne doit plus chercher à toute force à être la plus inclusive possible, mais au contraire rétablir le culte du mérite et de l’effort. » ( Discours de Villepinte, 5 décembre 2021)
• La suspicion systématique contre les élèves d’origine étrangère ou issus de l’immigration allant jusqu’à la suppression de certains enseignements comme l’arabe (programme du RN).
• La mise en place d’une politique scolaire venant de la théorie xénophobe du « grand remplacement » (programme Zemmour)
• Un renforcement des mesures de discriminations systématiques des familles étranger·es, et des expulsions de familles sans-papiers
• Le renoncement à la démocratisation scolaire au profit d’une école ayant vocation à stigmatiser les victimes des inégalités sociales
• La promotion du privé confessionnel, au détriment du service public :
« l’école privée a connu de grandes réussites (…) elle a constitué une alternative efficace au système public gangrené » ( Programme Zemmour)
• La promotion de la sélection au nom d’une « méritocratie » sans moyens qui favorise la symétrie des inégalités sociales et de la réussite scolaire, avec en particulier la fin du collège unique
• Les menaces sur le droit syndical et la démocratie sociale, sur la liberté d’expression des personnels

Contre ces projets, mobilisons-nous ! Dans l’unité syndicale, les organisations UNSA éducation, FSU, CGT Éduc’action, Sgen-CFDT, Sud éducation réaffirment leur opposition à l’extrême-droite et à ses idées, et appellent les personnels à débattre de ses effets sur leur lieu de travail, à travers des réunions syndicales communes, des prises de positions qui favoriseront l’engagement du plus grand nombre, la participation à une campagne de photographies (devant les établissements scolaires, avec des pancartes pour réaffirmer nos positions, et postées sur les réseaux sociaux).

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