Guide revendicatif SEGPA de la CGT Educ’action
Une vision globale et un projet ministériel à combattre.
Au cours des dernières années, la SEGPA n’a pas subi de réforme structurelle et reste donc régie par la circulaire de 2017. La nouveauté des dernières années reste la mise en place d’une 6ème d’inclusion visant à transformer partiellement son objectif et d’inclure globalement les élèves en 6ème ordinaire.
Cette mesure pose un certain nombre de questions sur la notion de cycle, d’inclusion et d’objectifs véritables pour les élèves en relevant. Elle résume relativement bien la volonté ministérielle de redéfinir la SEGPA dans le système scolaire, visant à individualiser les parcours des élèves pour les renvoyer à leurs propres difficultés (comme cela est le cas aussi pour les élèves en situation de handicap).
C’est dans ce contexte que surgit le rapport de l’Inspection générale de 2018 (rapport n°2018-076 daté de juillet 2018 mais publié seulement en janvier 2019) qui stipule clairement une volonté, à terme, de transformation de la SEGPA en « pôle ressource de la difficulté scolaire », à généraliser l’inclusion systématique des élèves dans les classes de collège, à développer une modularité des enseignements tout en modifiant les objectifs de l’enseignement pré-pro, à tout miser sur un DNB pro tourné vers la culture d’entreprise…
Acter de tels changements consisterait à nier la réalité de la difficulté scolaire et mettrait en danger des élèves déjà fragiles. C’est oublier sciemment que les difficultés sociales des élèves de SEGPA aggravent leurs difficultés scolaires alors que 72 % d’entre eux (40 % pour tous les collégien·nes) appartiennent à des catégories socioprofessionnelles défavorisées et que 75 % de ces élèves appartiennent aux 30 % des familles les moins aisées. C’est aussi nier leur parcours scolaire (46 % des élèves de SEGPA ont été accompagné·es par un dispositif RASED) et que ces structures sont là pour leur redonner confiance en les aidant pour suivre une scolarité émancipatrice.
Il existe donc bien une démarche assumée de la part de l’institution à brouiller les pistes et à poursuivre une politique du tout-inclusion sans réflexion globale de l’enseignement spécialisé ni moyens... Celle-ci explose les cadres existants et les économies faites sur le dos des prises en charges spécialisées entrainent de mauvaises orientations (faute de place et moyens) pour des élèves à besoins particuliers. C’est ainsi que la SEGPA scolarise des élèves présentant des troubles du comportement ou des troubles du langage et qu’il n’est pas rare non plus qu’elle scolarise, faute de structures adaptées au niveau local, des élèves allophones. On gère donc la misère faute de mieux. Pour la CGT Éduc’action, c’est bien de maltraitance institutionnelle dont il est question.
Retrouvez, dans ce guide, un point de situation ainsi que nos revendications pour la SEGPA !